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Channel: jazz.blogs.liberation.fr - Actualités pour la catégorie : Métisse jazzé
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Natalia M King allonge SoulBlazz et son blase

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 2 F1000034@Bertrand FèvreCe qui frappe dans le disque SoulBlazz enregistré à Paris en juillet 2013? Un casting exceptionnel de musiciens entoure la vocaliste Natalia M King. Nous enchantent les solos avec trainées de poudre de Pierrick Pedron (saxophone alto), le phrasé lumineux de Stéphane Belmondo (trompette), le drive de rêve signé Dominique Cravic (guitare), Yves Torchinsky (contrebasse), Larry Crockett (quel feeling ce batteur!), et Vladimir Ivanovski (piano). La chanteuse s’exprime sur du velours. De passage à Paris (elle habite Arles), la voyageuse me reçoit dans un studio derrière la Sorbonne.«Je ne qualifierai pas les musiciens du disque de groupe. L’unité, je la demande, je l’exige. Selon le style et la coloration du morceau, je trouve le meilleur pour servir le style. Qu’il s’agisse de blues, de jazz, ou de soul. Les musiciens font confiance à mon intuition.» La prise en main donne des résultats : l’ensemble fonctionne. La chanteuse appuie : «comme si nous tournions depuis cinq ans». Elle fournit une explication astucieuse du titre de l’album : «SoulBlazz concentre le substantif soul (l’âme), et les deux genres blues et jazz. Avec le directeur artistique, Bertrand Fèvre (1), nous voulions quelque chose de différent. Le résultat, c’est moi». Elle s’amuse : « Blazz égale mon blase... mon nom, comme le mot d’argot français


 1 F1010007@Bertrand Fèvre Née à Brooklyn, d’origine panaméenne-dominicaine, la chanteuse cumule. Le disque enchaîne les styles. S’inscrit-elle dans le courant de la Great Black Music, terme dont nombre de musiciens afro-américains se réclament? «Pas du tout! En tant qu’Américaine, j’estime que le mot jazz est un compliment. Il se fonde sur une évolution. Je ne me vois pas entendre John Coltrane affirmer : je joue de la Great Black Music.» Sur la chanson You don’t Know what Love is, elle reconnaît la forte influence de Billie Holiday. Puis revendique les paroles à son compte, se reconnaît dedans  : «si tu n’as pas souffert, tu ne sais pas ce qu’est l’amour». Elle se considère comme une élève de Nina Simone («j’apprends beaucoup de son art»). Que je salue de puissantes poussées de rock dans certains titres lui plaît beaucoup. Elle s’enflamme comme une brindille : «oui, oui, écris ça dans l’article! Il y a du rock dans le disque! Le solo sur Love me and Leave me Kind, il est de moi! Je l’exécute sur une Fender Coronado 1962». Un rock d’alliage complexe, brut  de décoffrage. Comme le personnage.
 
Bruno Pfeiffer

(1)  Auteur d’un court métrage-culte sur Chet Baker


CD
Natalia M King, SoulBlazz (Jazz Village, Harmonia Mundi)

Crédit photos : Bertrand Fèvre


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